Pourquoi je créée des beats Hip Hop à l'ancienne ?

Et pourquoi je ne compose pas des instrumentales plus modernes ?

Ma passion pour le Boom Bap en 6 étapes.

Je vais de suite entrer dans le vif du sujet, et énumérer les 6 points clés qui font que j'aime toujours autant faire du Boom Bap après 15 ans de création musicale...

Le sampleur Ensoniq EPS du beatmaker Hip Hop Nizuk.

1. J'ai grandi en écoutant la musique Rap des années 90... Normal : on était dans les 90's quand j'ai découvert le Rap. D'ailleurs, depuis 15 ans de musique, j'ai régulièrement vu des rappeurs qui auparavant baignait dans la culture Rock. Et sans trouver ça bizarre, j'ai plus trouvé ça intriguant. Mais pour ce qui est de mon cas personnel : j'ai toujours plus ou moins écouté du Rap depuis que j'ai cherché à m'identifier à un genre de musique. Disons que comme tout le monde, j'ai mes goûts (ici, musicaux), et c'est le Rap qui m'a le plus parlé à cette période de découverte et qui ne m'a pas lâché depuis. J'ai débord découvert MC Solaar (un CD de mes parents), puis NTM, La Fonky Family. Autour de moi, ça écoutait du Rap, le Rap était partout : d'en bas de chez moi jusqu'à l'école primaire où j'ai fait ma scolarité. C'était LE genre musical qui nous berçait plus ou moins tous. Je me souviens, un peu plus tard, qu'en écoutant mon premier CD de Rap offert "Collectif Rap 3" (mixé par DJ Premier), j'ai dit à ma mère un truc comme : "Comment ils doivent trop s'amuser à faire la batterie dans les instrus !". Pas étonnant que le beatmaking soit venu à moi par la suite, j'imagine..

2. J'aime quand ça fait "BOOM!" et "BAP!". Tout simplement. J'aime quand c'est crade et granuleux. Quand ça transpire le magnéto à bandes. Et je déteste quand c'est mielleux et dégoulinant d'autotune. C'est comme ça. Parfois, dans la rue, j'entends la musique à fond sortant des voiture alentours, et je me demande comment on peut apprécier la pop urbaine. Je pense que ce ne sont tout simplement pas mes goûts. Je valorise largement un titre Hip Hop enregistré dans une cave et bien dégueulasse qu'une pop urbaine mielleuse ultra bien mixée qui fait danser les boîtes de nuit le week-end. En gros, j'aime pas les hits ni les tubes de l'Eté. J'aime quand ça sort du cœur aussi. Et quand ça peut faire réfléchir sur la vie en général, au niveau des lyrics. Si c'est pour m'expliquer que "babibou dadibou beubeu", ça me parle beaucoup moins. (C'est marrant d'expliquer ça comme ça, mais c'est réellement ce que j'entends quand j'ai un triste contact auditif avec certains hits qui passent en radio).

3. J'aime sampler : certains diront que c'est du plagiat (l'éternel débat), mais je pense plutôt que bien utilisé, le sampling peut tout aussi bien se rapprocher de la composition musicale. Puis je n'aime pas seulement sampler mais aussi rendre crade mes samples, à l'aide de mes sampleurs 12bit (Akai s950, Ensoniq EPS)... J'aime ajouter de l'aliasing à mes samples grâces à ce type de machines qui ne se trouvent désormais que sur le marché de l'occasion. Actuellement, j'ai un magnéto à bandes analogiques (Revox A77) qui est en réparation sur Paris, et j'ai hâte de le récupérer comme neuf pour coucher certains de mes mix sur bandes magnétiques. En parlant de sampleurs 12bit, je vais très certainement me procurer un Yamaha TX16W dans les jours qui suivent et j'en parlerai dans un article de ce blog !

4. Ça rejoint un peu le point précédent : j'aime avoir du matériel hardware des années 70 à 2000. Mon Revox A77 date de l'année 1970. Ma MPC 2000 XL date des années 2000. Le beatmaking Boom Bap en fin de compte, est un peu à la création musicale Hip Hop ce que le rétrogaming est à la passion du jeu vidéo. On aime les machines à l'ancienne et surtout les utiliser comme l'ont si bien fait les beatmakers des années 90 ! Je sais pas si c'est par pure nostalgie, personnellement c'est pour recherche du type de sonorités que j'aime créer. Un VST ne remplacera jamais une machine de l'époque, ni de près ni de loin.

5. Se spécialiser dans une niche, je trouve ça vraiment important. J'ai un peu de mal avec l'idée d'être (trop) versatile. J'aime le fait qu'on puisse se dire : "Ah ! Ca c'est la patte de Nizuk !". Et je me verrais pas mettre sur mon compte Instagram: "Beatmaker Hip Hop / Boom Bap / Trap / Drill / Reggaeton / Dance... J'apprécie le fait de me spécialiser dans cette niche précise qu'est le beatmaking Boom Bap. Je pense même que si j'avais fait de la Drill par exemple, je n'aurais fait QUE de la Drill. Autant je suis quelqu'un d'assez dispersé dans la vie, autant j'aime m'en tenir au Boom Bap depuis ces 15 dernières années.

6. C'est ce que j'écoute au quotidien. Alors, j'écoute toutes sortes de musique, pour trouver des samples... Du Jazz éthiopien, des O.S.T. japonaises, de la musique brésilienne, du "soviet jazz", de la librairie musicale... Mais pour mes écoutes récréatives, je n'écoute que du Boom Bap, ou du Rap indé qui en a les formes, au niveau des rythmiques notamment. Dernièrement, j'écoutais régulièrement par exemple les cassettes de Cut Killer, Fabe, East, les sons de Necro des années 2000, l'album Infinite d'Eminem sorti en 1996, Afro Jazz, Hugo TSR, et bien d'autres... En fait, on en revient au résumé de cet article de blog : "Parce qu'il n'y a que le Boom Bap qui me fait kiffer !"

Nizuk utilisant son sampleur Akai s950.

Et vous ? N'hésitez pas à me laisser un commentaire sous cet article et me dire pourquoi vous aimez tant le genre musical que vous écoutez !

Merci d'avoir lu cet article et à bientôt !